
L’Union européenne (UE) s’est engagée dans le « Green Deal » pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cet objectif doit se traduire par la décarbonation des secteurs prioritaires qui émettent le plus de gaz à effet de serre (GES), à commencer par celui des transports. La voiture électrique apparait comme une alternative à l’utilisation de carburants fossiles émetteurs de GES et une solution durable pour le climat, notamment en France où la production de l’électricité est décarbonée à 90 %.
En France, près de 40 % des voitures devraient être électriques (tout électrique « BEV » ou hybride rechargeable « PHEV ») à l’horizon 2030. Au niveau mondial, le nombre de véhicules électriques en circulation devrait passer à 100 millions contre 10 millions aujourd’hui. Ce fort développement des véhicules électriques va générer une forte croissance de la demande de batteries Lithium-ion, principale technologie utilisée pour remplacer le moteur thermique actuel. Ainsi la production de batteries en Europe devrait être de 500GWh à l’horizon 2028, voire de 1TWh dès 2030 (contre quelques GWh aujourd'hui). Ces batteries contiennent de nombreux métaux stratégiques et coûteux nécessaires à leur fonctionnement.
L’émergence d’une filière de recyclage pour anticiper la fin de vie de ces batteries et récupérer ces métaux de valeur dont l’Europe est dépourvue devient donc une nécessité. Des procédés de recyclage efficaces permettront ainsi « de fermer la boucle » et de réemployer les matières issues des batteries usagées dans les nouvelles batteries, tout en créant des emplois pérennes en France et en Europe pour renforcer l’autonomie stratégique de l’UE.
Un cadre réglementaire révisé devrait voir le jour d’ici fin 2022, prévoyant le recyclage de 70 % des batteries sur le marché européen d’ici 2030 et un taux de recyclage élevé pour les métaux. La proposition de règlement relatif aux batteries et notamment aux déchets induits illustre les efforts à fournir par les Européens : la construction d’une chaîne de valeur durable. Il s’agit de tendre vers une économie circulaire vertueuse dans laquelle le groupe Orano s’inscrit déjà dans ses activités industrielles nucléaires.
Le groupe Orano est reconnu pour son expertise de plus de 40 ans sur l’ensemble du cycle du combustible nucléaire (mine, chimie/conversion, recyclage, transport, ingénierie, etc.), dans la chimie des matériaux, l’hydrométallurgie, et l’industrialisation des procédés.
Face à une demande en forte croissance, plusieurs grands acteurs français et européens spécialisés dans l’automobile et/ou le recyclage s’intéressent au marché du recyclage des batteries des véhicules électriques Li-ion.
Dès 2019, Orano a lancé avec le CEA Liten, laboratoire expert dans les technologies de la transition énergétique, un programme de R&D ambitieux (projet Recyvabat) pour développer le procédé innovant de REsolutION (Résolution).
Le projet bénéficie de plusieurs financements tant au niveau français, au travers de la région Nouvelle-Aquitaine et le soutien du plan France Relance, qu’au niveau européen avec deux aides du programme-cadre de l’UE (Horizon Europe) dédié à la R&D et l’innovation (projets Batraw, Respect).
REsolutION a entrepris la construction de deux pilotes industriels sur le site Orano de Bessines-sur-Gartempe (Vienne, France). L’objectif est de valider la faisabilité et la performance du nouveau procédé de recyclage bas carbone et si les résultats sont concluants de passer à l’échelle industrielle à partir de 2025.
L'aboutissement du projet REsolutION sera également l'opportunité pour Orano de contribuer à la réindustrialisation de la France, au travers d’un savoir-faire technologique à forte valeur ajoutée et environnementale
sur un marché européen et mondial en forte croissance.