Nous travaillons r sur des temps longs. Entre la découverte d’un gisement et la fin du réaménagement d’un site, il faut compter en moyenne 50 ans. Nous étudions les résidus de traitement de minerais et les stériles miniers pour garantir leur stabilité à l’échelle de plusieurs siècles. Nous prélevons eaux, sédiments, bactéries, plantes, en surface et jusqu’à plusieurs centaines de mètres en profondeur. Et cela dans des conditions diverses : jungle au Gabon, désert de Mongolie et du Niger, steppes kazakhes, grand Nord Canadien et bien sûr en France.
Ces données permettent de déchiffrer la complexité du milieu naturel modifié par l’activité minière. Puis nous construisons des modèles afin de comprendre ce qui s’est passé hier, se passe aujourd’hui et se passera dans un futur proche et lointain, notamment pour mieux considérer l’évolution du climat.
Pour réussir de tels prélèvements, il faut innover. Nous avons breveté un préleveur spécifique de sédiments lacustres jusqu’à plusieurs mètres de profondeur, tout en préservant leur structure. Nous avons mis au point, en collaboration avec des universités et des industriels, des outils de mesure d’éléments à très faible concentration dans les eaux naturelles. En effet, nous cherchons des concentrations de l’ordre du femto gramme par litre, soit un millionième de milliardième de gramme par litre. C’est comme si on cherchait à détecter 1g de radium dans le volume cumulé de plus d’un million de piscines olympiques !
Nous tentons de déchiffrer le fonctionnement du milieu naturel dans toute sa complexité pour revenir à un état similaire après l’activité minière.
Nous avons mis au point, avec la société française Ai4R, un système d’imagerie des éléments radioactifs jusqu’à l’échelle microscopique, ce qui était impossible il y a encore dix ans. Cette technologie est désormais utilisée en routine. Nous développons des applications pour le radium-226, principal élément radioactif au sein des 100 millions de tonnes de résidus de traitement qu’Orano doit gérer sur le long terme.
Nous avons également découvert des bactéries vivant au sein des résidus et piégeant l’uranium et le sélénium. Elles ont été nommées Acidovorax bellezanensis en référence à l’ancienne mine de Bellezane où elles ont été découvertes. Leur utilisation pour dépolluer les eaux a été brevetée. Nous explorons également le potentiel des bactéries pour réhabiliter les aquifères exploités par In Situ Recovery.
Nous partageons notre expertise avec la communauté scientifique mais aussi avec les communautés de proximité et les associations. Nous proposons des formations en interne et en externe, comme nous avons pu le faire récemment avec l’académie des sciences de Mongolie et l’Université d’Ulaanbaatar. Et bien sûr, nous accueillons des jeunes talents au sein de notre équipe : plus d’une cinquantaine de stagiaires ou alternant.es une vingtaine de doctorant.es et autant de postdoctorant.es ont travaillé à nos côtés.