Neutralité carbone en 2050 : comment relever le défi ?

Qu’est-ce que la neutralité carbone ? 

La neutralité carbone ne veut pas dire la suppression des émissions de gaz à effet de serre. Selon la définition du Parlement Européen, la neutralité carbone, c’est "l’équilibre entre les émissions de carbone et l'absorption du carbone de l'atmosphère par les puits de carbone". 

L’ampleur du défi est donc claire. Elle impose desductions drastiques des émissions anthropiques de gaz à effet de serre (GES) produites par les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel), particulièrement dans les secteurs de la production et de la consommation d'énergie, ainsi que le déploiement de solutions pour extraire le carbone de l'atmosphère. La maximisation des puits de carbone naturels (notamment la reforestation et l’utilisation durable des terres) et l’utilisation de technologies innovantes peuvent y contribuer. 

Pour cela, des transitions rapides et profondes de toutes les composantes clés du système économique sont nécessaires : énergie, industrie, bâtiments, transport et utilisation des terres. Sans compter nos modes de vie, en réduisant notre empreinte carbone.

Quelles sont les actions en cours pour atteindre la neutralité carbone ?

L’Union Européenne s’est fixé un objectif de neutralité carbone en 2050. La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) est la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Elle passe par plusieurs actions :

  - Décarboner totalement la production d’énergie à l’horizon 2050 : ressources en biomasse, géothermie, pompes à chaleur, électricité décarbonée (nucléaire & renouvelables) ;
  - Réduire la consommation d’énergie dans tous les secteurs, en renforçant l’efficacité énergétique et en développant la sobriété de nos modes de consommations, sans perte de confort ;
  - Diminuer les émissions non liées à la consommation d’énergie par exemple de l’agriculture ou des procédés industriels ;
  - Augmenter les puits de carbone (naturels et technologiques) pour absorber les émissions résiduelles incompressibles à l’horizon 2050, tout en développant la production de biomasse. 

Le calcul de l’empreinte carbone permet d’évaluer la quantité de CO2 d’origine anthropique émise dans l’atmosphère. On obtient une estimation de cette quantité en kilogramme équivalent CO2 (eq CO2). Établir un bilan carbone permet d’analyser quelles sont les activités les plus polluantes et mettre ainsi en place des actions adéquates pour réduire les émissions de dioxyde de carbone. Il est important de faire le calcul sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit.

Comment calculer son empreinte carbone 
   
De nombreux calculateurs vous permettent, en peu de temps, d’estimer l’impact sur le climat de votre activité. Ces calculateurs s’appuient sur la méthodologie Bilan Carbone® développée par l’ADEME et accessibles sur son simulateur Ecolab ou sur le site Micmac de l’association Avenir climatique. Ces outils permettent à chacun de calculer son empreinte carbone dans différents domaines, de l’alimentation aux transports, en passant par le logement, et propose des actions concrètes et adaptées pour la réduire. 

Atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 : un objectif encore réaliste ? 

Réduire les émissions de gaz à effet de serre

Si demain nous arrêtions brusquement d’émettre des gaz à effet de serre à l’échelle de la planète, au bout d’un siècle 40 % du surplus de CO2 que nous avons créé seraient encore dans l’atmosphère, et 20 % seraient toujours là au bout de 1 000 ans. C’est la très grande stabilité chimique du CO2 qui est à l’origine de cet effet persistant. Du fait de l’inertie du CO2 dans l’atmosphère, le changement climatique va continuer à s’amplifier pendant des décennies, des siècles ou des millénaires si on ne fait rien. 

La France, elle, s’est engagée vers la neutralité carbone pour 2050. Il faut savoir que la part importante du nucléaire, combinée au renouvelable, a fait de la France le pays le moins émetteur en équivalent CO2 par habitant des 7 puissances les plus développées. Grâce au nucléaire en majorité, mais aussi aux renouvelables dont l’hydroélectricité, la France dispose d’une électricité bas carbone à + de 90%. 

Capter et stocker le CO2 dans l’atmosphère

L’Agence internationale de l’énergie (AIE ) mise beaucoup sur le captage-stockage de CO2. Elle estime, dans son scénario optimiste, qu’il permettrait de limiter à 2°C le réchauffement de la Planète d’ici 2100, que cette technique pourrait contribuer à hauteur de 14 % à la réduction globale des émissions de CO2 d’origine fossile d’ici 2060. Intéressant donc mais pas suffisant, d’où la nécessité de développer les sources d’énergies bas carbone mais également l’efficacité énergétique

Pour en savoir plus : https://www.club-co2.fr/fr/content/comment-capter-le-co2

Orano : 15 ans de réduction des émissions de GES  

En plus d’être convaincu du rôle que le nucléaire peut jouer dans la transition énergétique dans la production d’une électricité bas-carbone, Orano s’engage afin de contribuer à l’Accord de Paris et à l’effort collectif de neutralité carbone en 2050. Le groupe a déjà réduit ses émissions de GES et se fixe un nouvel objectif : réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre Scope 1 et 2 en 2025 par rapport à 2015, année de référence de la Stratégie Nationale Bas Carbone.

Cette performance est le résultat de la mise en œuvre de nouveaux procédés industriels et du renouvellement de l’outil industriel avec des installations des plus modernes au monde, permettant une empreinte environnementale réduite. Elle est aussi le résultat de choix technologiques qui vont être mis en oeuvre, comme dans le cas de l’usine de recyclage de combustibles usés de la Hague, avec l’utilisation privilégiée de l’électricité par rapport au fuel pour la production de vapeur du site. Plus de 10 projets sont à ce jour étudiés, avec un potentiel de réduction de 80 000 tonnes.


  • Le rapport RTE montre que les scénarios avec un mix nucléaire/renouvelables coûtent 20 Mds€ par an de moins que les scénarios 100 % renouvelables. 
  • Grâce au nucléaire en majorité, mais aussi aux renouvelables dont l’hydroélectricité, la France dispose d’une électricité bas carbone à + de 90 %.
  • Grâce au nucléaire, la part des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) dans la production d’électricité française n’est plus que de 7 % contre 66% en 1970.
  • Le nucléaire émet 70 fois moins de CO2 que le charbon, 40 fois moins que le gaz, 4 fois moins que le solaire, 2 fois moins que l'hydraulique et autant que l'éolien.
  • Au total, les renouvelables et les énergies peu carbonées - dont le nucléaire et l’hydroélectrique - comptent pour 37 % de la production électrique mondiale, le reste provenant des énergies fossiles.
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