
Claude Bernard nous a quittés le 11 juin à l’âge de 92 ans. Ingénieur diplômé de l’École des Mines de Paris, il a consacré quarante années de sa vie professionnelle à l’ingénierie nucléaire, en rejoignant Saint-Gobain Nucléaire (SGN), devenue au fil du temps Orano Projets.
Son parcours débute en 1960 à Courbevoie. Très vite, Claude Bernard devient une référence technique incontournable, associée aux grands programmes de retraitement, en France comme à l’international. Il contribue aux essais et à la mise en œuvre des usines UP1, UP2, HAO, puis participe activement aux choix technologiques et à la construction d’UP3 et UP2 800 sur l’établissement d’Orano la Hague, en collaboration avec le CEA et les principales figures de l’époque. Il joue également un rôle de confiance dans les relations franco-japonaises, notamment avec Japan Nuclear Fuel Limited (JNFL), témoignant de sa vision à la fois rigoureuse et ouverte sur le monde.
Claude Bernard incarnait une humilité rare, une exigence bienveillante et un savoir pluridisciplinaire, qui ont fait de lui un mentor respecté par plusieurs générations d’ingénieurs. Lorsqu’il recevait un prix ou une médaille et qu’il était couvert d’éloges pour son travail et son esprit scientifique, notamment de la part du ministre Gaymard ou de Colette Lewiner, il s’excusait souvent en plaisantant qu’ils l’avaient probablement confondu avec son célèbre homonyme.
Par son parcours, il fait partie de cette génération d’ingénieurs qui ont contribué à bâtir les savoir-faire français dans l’aval du cycle nucléaire, un héritage que les équipes d’Orano perpétuent aujourd’hui avec fierté.