Orano - Rapport Annuel d’Activité 2024 33 SITUATION ET ACTIVITÉS DE LA SOCIÉTÉ ET DE SES FILIALES DURANT L’EXERCICE ÉCOULÉ 2 Les métiers du groupe Orano dispose d’un portefeuille diversifié d’actifs et de ressources, tant en termes géographiques que de technologie d’extraction. Cette diversité est un atout qui permet à Orano de garantir à ses clients électriciens une sécurité d’approvisionnement en uranium sur le long terme. Les effectifs de l’activité Mines se situent à 90 % hors de France, et 98 % des salariés sont des employés locaux qui travaillent dans leur pays d’origine. Les sites de production d’uranium sont situés dans trois pays : le Canada, le Niger (1) et le Kazakhstan. Orano Mining exerce ses activités en tant qu’acteur minier responsable selon les principes définis par l’ICMM (Conseil international des mines et métaux) et par sa politique RSE. Orano soutient également l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Pour plus d’information sur les actions sociétales d’Orano Mining, se reporter au Chapitre 4 Informations en matière de durabilité ou au rapport responsabilité sociétale d’Orano Mining disponible sur le site internet du groupe (www.orano.group). Canada Orano est présent au Canada à travers ses différentes activités minières depuis plus de 60 ans. Les productions canadiennes proviennent des mines de McArthur River et de Cigar Lake opérées par la société Cameco. Ces sites sont situés à environ 700 km au nord de Saskatoon dans la province de la Saskatchewan. Le groupe conduit également d’importants travaux d’exploration dans le bassin de l’Athabasca et possède des participations majoritaires dans plusieurs gisements, en particulier dans la région de McClean Lake afin de garantir la continuité d’approvisionnement de son usine de traitement sur la durée. Au total, Orano participe à quelque 50 projets d’exploration. Le rythme de développement de ces gisements, qui nécessitent des compléments d’études, dépendra des conditions du marché de l’uranium. McArthur River est détenue par une JV composée de Cameco Corporation (69,805 %) et d’Orano (30,195 %). Le minerai de McArthur est traité dans l’usine de Key Lake (propriété de Cameco pour 83,3 % et d’Orano pour 16,7 %). Le redémarrage de la mine de McArthur et de l’usine de Key Lake après près de 5 ans de mise sous cocon est effectif depuis novembre 2022. La production 2024 s’est élevée à 7 815 tonnes d’uranium (20,3 millions de livres d’U3O8) en hausse par rapport à l’objectif de 18 millions de livres d’U3O8 (6 900 tonnes d’uranium) prévu au budget grâce à l’utilisation des stocks de minerais et des actions de performance opérationnelle à l’usine de Key Lake. Le partenaire d’Orano, Cameco, continue également d’évaluer les travaux et les investissements requis pour envisager une décision d’augmenter la production à McArthur River/Key Lake jusqu’à sa capacité annuelle autorisée de 25 millions de livres d’U3O8 (soit près de 9 600 tonnes d’uranium) ou à un niveau intermédiaire entre sa production annuelle prévue et sa capacité annuelle autorisée de 25 millions de livres d’U3O8. La mine de Cigar Lake est détenue depuis mai 2022 par une JV composée de Cameco Corporation (54,547 %), d’Orano (40,453 %) et de TEPCO Resources Inc. (5 %). Ce gisement, le plus riche du monde, est exploité par Cameco. L’ensemble du minerai extrait de la mine de Cigar Lake est ensuite traité dans l’usine de McClean Lake opérée par Orano (propriété d’Orano pour 77,5 % avec comme partenaire Denison Mines Ltd à hauteur de 22,5 %) et dont la conception permet de traiter des minerais à très haute teneur (> 15 %). La mine de Cigar Lake et l’usine de McClean ont une capacité de production de 6 900 tonnes d’uranium (ou 18 millions de livres d’U3O8) par an. La production 2024 s’élève à 6 512 tonnes d’uranium (ou 16,9 millions de livres d’U3O8), inférieure aux 6 900 tonnes d’uranium (18 millions de livres d’U3O8) prévues au budget suite à des difficultés opérationnelles. En février 2024, le Conseil d’Administration d’Orano a approuvé un investissement dans le projet d’extension de la mine de Cigar Lake. L’ajout des réserves d’extension prolonge la durée de vie de la mine jusqu’en 2036. Orano Canada et son partenaire dans la JV de McClean Lake, Denison Mines Ltd, développent une méthode minière innovante appelée « SABRE » (Surface Access Borehole Resource Extraction) afin de rendre exploitables des petits gisements à hautes teneurs difficiles d’accès du bassin d’Athabasca. En janvier 2024, Orano Canada et son partenaire Denison Mines ont annoncé leur décision de reprendre des opérations d’extraction à McClean Lake en y utilisant pour la première fois à une échelle industrielle la méthode innovante SABRE développée par les équipes d’Orano. La mine de Cluff Lake a été exploitée par la filiale d’Orano au Canada pendant 20 ans et a cessé de produire de l’uranium en 2002. Les dernières installations ont été démantelées en 2014. En mars 2023, l’Autorité de sûreté nucléaire canadienne (CNSC) a approuvé la demande de révocation de la licence d’exploitation de la mine et de l’usine de Cluff Lake, afin de permettre le transfert du site à la province de la Saskatchewan. Ce transfert est devenu effectif en mai 2024. Réaménagé et végétalisé par le groupe, le site de Cluff Lake était entièrement déclassé et libre d’accès au public depuis 2013. Il est aujourd’hui considéré comme un modèle en matière de réaménagement moderne d’une mine d’uranium. Niger (1) Au Niger, la présence d’uranium a été mise en évidence par les équipes d’exploration du CEA à la fin des années 1950. La zone uranifère se situe à l’ouest du massif granitique de l’Aïr, proche de la ville d’Arlit. Orano a trois filiales, à savoir Somaïr, Cominak et Imouraren. Somaïr (Société des mines de l’Aïr), créée en 1968, emploie à ce jour près de 750 salariés et un nombre équivalent de sous-traitants. Orano Mining détient 63,40 % des parts et la Sopamin (Société du patrimoine des mines du Niger) en détient 36,60 % pour le compte de l’État du Niger. Compte tenu des caractéristiques actuelles des minerais traités, la capacité de production de Somaïr est de l’ordre de 2 000 tonnes par an (959 tonnes d’uranium produites jusqu’en novembre 2024). L’entrave de l’État du Niger à la commercialisation de la production a dégradé considérablement la situation financière de Somaïr. Malgré les efforts déployés par Orano, toutes les propositions d’alternatives d’exportations faites aux autorités nigériennes sont restées sans suite. La résolution adoptée par le Conseil d’Administration de la Somaïr le 12 novembre 2024 de suspendre les dépenses liées aux activités de production pour prioriser le paiement des salaires et de préserver l’intégrité de l’outil industriel a été volontairement empêchée par l’État du Niger et n’a pas pu être appliquée. De fait, la perte de contrôle opérationnel a été constatée par le groupe Orano le 4 décembre 2024. (1) Le groupe a constaté la perte de contrôle opérationnel sur ses filiales nigériennes à compter du mois de décembre 2024. Pour en savoir plus sur la situation au Niger, voir l’encart introductif en Section 2.1.2.1.
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