Orano - Rapport Annuel d’Activité 2024 25 SITUATION ET ACTIVITÉS DE LA SOCIÉTÉ ET DE SES FILIALES DURANT L’EXERCICE ÉCOULÉ 2 Faits marquants de l’exercice ● En décembre 2024, Orano Mining, Areva et le Parquet National Financier (PNF) ont convenu de mettre un terme aux investigations dont Areva faisait l’objet concernant des activités en Mongolie antérieures à 2015. La Convention Judiciaire d’Intérêt Public (CJIP) signée par Orano Mining conclut la procédure engagée par le PNF. Elle confirme le renforcement de la mise en œuvre du plan de conformité du groupe, reconnaît la collaboration d’Orano avec les autorités judiciaires et met un terme à des investigations concernant des activités de l’ancien groupe Areva, sans reconnaître une quelconque responsabilité. 2.1.2.2 Amont ● En 2024, la croissance continue des indicateurs de prix reflète la tension sur les marchés de l’enrichissement et de la conversion depuis le début du conflit russo-ukrainien. Le prix de référence spot de l’UTS est ainsi passé de 157 USD/UTS à fin 2023 à 192,5 USD/UTS à fin 2024, tandis que le prix spot de la conversion est passé de 46 USD/kgU à fin 2023 à 96,5 USD/kgU à fin 2024 (moyenne des indicateurs UxC et TradeTech). Selon les mêmes sources, le prix long terme de l’UTS est passé de 151 USD/UTS à fin 2023 à 166 USD/UTS à fin 2024, et le prix long terme de la conversion est passé de 34,3 USD/kgU à fin 2023 à 49,8 USD/kgU à fin 2024. ● Dans le contexte géopolitique mondial et les conséquences du conflit russo-ukrainien, de nombreux électriciens occidentaux souhaitent réduire leur dépendance à l’approvisionnement russe, notamment s’agissant de service d’enrichissement. Dans le cadre du programme REPowerEU, l’Europe a indiqué souhaiter baisser la part des approvisionnements russes. Les États-Unis, qui disposaient déjà de quotas d’importation en uranium, ont légiféré en mai 2024 sur la fin des importations russes d’uranium enrichi à partir de 2028. Ces événements se couplent à un regain d’intérêt pour le nucléaire au niveau mondial, impliquant notamment une augmentation des prévisions des besoins mondiaux en services d’enrichissement. Afin de proposer à ses clients une alternative à l’uranium russe et leur permettre de respecter leurs engagements commerciaux long terme, Orano accroîtra dès 2028 sa capacité d’enrichissement de l’uranium en augmentant de plus de 30 % la capacité de production de son usine Georges Besse II sur le site du Tricastin. Ce projet inclut la construction à l’identique de quatre modules complémentaires aux quatorze modules existants. Ils seront équipés avec la même technologie d’ultra-centrifugation, qui est reconnue, éprouvée et qui dispose d’une empreinte environnementale réduite. Avec une mise en service modulaire, la pleine capacité de production de l’extension est programmée en 2030. Après validation par son Conseil d’Administration et la réalisation des étapes réglementaires dont l’organisation d’une concertation en 2023 et 2024 sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP) et d’une enquête publique au printemps 2024, Orano a lancé son projet d’augmentation de la production de l’usine Georges Besse II. Le montant total de l’investissement est de près de 1,7 milliard d’euros. Le permis de construire a été délivré par le Préfet de la Drôme en juin 2024, les travaux préparatoires au chantier dont le montage des grues réalisés durant l’été 2024, et les travaux de génie civil ont débuté en septembre 2024. Une cérémonie de pose de première pierre a été organisée sur le site Orano Tricastin le 10 octobre 2024, en présence de clients internationaux et de nombreux élus et acteurs économiques de la région. ● En parallèle de la décision sur la fin des importations russes d’uranium enrichi, le Département de l’Énergie américain (DOE) a émis en novembre 2023 puis en janvier 2024 deux appels d’offres pour sécuriser un approvisionnement domestique en uranium de type HALEU. Ce combustible, enrichi jusqu’à une teneur en uranium 235 de 20 %, est notamment destiné à l’alimentation de certaines technologies de réacteurs avancées. Un troisième appel d’offres a été émis en mai 2024 pour soutenir le développement de nouvelles capacités d’enrichissement sur le sol américain, notamment via des engagements d’achats de matières LEU par le DOE. Le montant total maximal alloué à ces appels d’offres s’élève à 3,4 milliards de dollars. Disposant des technologies et savoir-faire nécessaires, Orano a répondu aux trois appels d’offres du DOE et propose ses compétences en enrichissement pour des teneurs allant jusqu’à 5 % et 19,75 %, et en chimie de l’uranium pour la transformation du combustible de type HALEU en une forme chimique solide appropriée (oxyde ou métal). Le DOE a notifié Orano et les autres entreprises lauréates de leur sélection en octobre 2024 pour les appels d’offres HALEU et en décembre 2024 pour l’appel d’offres LEU. Chacune bénéficiera au minimum d’un contrat d’une valeur de 2 millions de dollars sur une période de 10 ans maximum. ● En complément du projet d’extension de l’usine Georges Besse II et en lien avec les sollicitations du DOE, Orano envisage une augmentation de ses capacités avec une nouvelle installation d’enrichissement par ultracentrifugation aux États-Unis. Ce projet permettra de contribuer à la relation de long terme entre Orano et ses clients américains pour sécuriser de manière sûre et fiable leurs approvisionnements pour fournir une énergie bas carbone. En septembre 2024, Orano et l’État du Tennessee ont annoncé entrer en discussions exclusives pour la localisation de cette usine sur le site d’Oak Ridge appartenant au DOE. Cette annonce est une première étape dans la sélection d’un site d’accueil mais ne constitue pas une décision d’investissement à date. Les équipes préparent désormais les prochaines étapes du projet : obtention d’un soutien financier du gouvernement américain, sécurisation des engagements des clients, soumissions puis attribution d’une licence auprès de la Nuclear Regulatory Commission (NRC), et approbation du projet par le Conseil d’Administration d’Orano. ● En 2024, l’usine d’enrichissement Georges Besse II a produit avec un rendement supérieur à 99 %. Par ailleurs, Orano a poursuivi les démarches nécessaires pour être en mesure de produire de l’uranium enrichi à plus de 5 % (LEU+) dans les prochaines années afin de répondre à l’évolution de la demande potentielle des réacteurs de puissance aux États-Unis. Orano sera ainsi prêt à produire de l’uranium enrichi jusqu’à 6 % dès 2025. La production de teneurs plus élevées (entre 6 et 8 %) requérant une procédure réglementaire plus longue (environ 3 ans en France à compter de la décision), une clarification du besoin par les clients potentiels reste nécessaire. ● La montée en cadence de l’usine de conversion Philippe Coste s’est poursuivie en 2024. La phase projet est terminée et la production augmente progressivement. 10 625 tonnes d’UF6 ont été produites en 2024, contre 10 060 tonnes en 2023. ● La qualification commerciale de la production du nouvel atelier de production de poudre de dioxyde d’uranium (UO2) sur le site de Malvési (Aude) a été atteinte en octobre 2024. Cet atelier permettra – dès lors que le combustible MOX utilisant cet UO2 sera qualifié – d’alimenter l’usine de Melox (Gard), ce qui constitue une des valorisations possibles de l’uranium
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